Bégonias : secrets de culture et d’entretien

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Au XIXe siècle, certains horticulteurs européens ont tenté, sans succès, de cultiver des bégonias en pleine terre sous des climats tempérés. La plupart des espèces ne tolèrent pas une exposition directe au soleil, mais quelques variétés hybrides s’accommodent d’une luminosité soutenue.

La multiplication par bouturage de feuille, rarement pratiquée chez d’autres plantes d’intérieur, reste l’une des méthodes privilégiées pour obtenir de nouveaux plants robustes. Les erreurs d’arrosage figurent parmi les principales causes de dépérissement, malgré la réputation de rusticité de certaines variétés.

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Pourquoi les bégonias séduisent tant les jardiniers

Le bégonia ne se limite pas à égayer un rebord de fenêtre. Il intrigue et fascine par sa double promesse : une floraison abondante qui s’étire de juin jusqu’à l’automne, parfois au-delà si la plante reste à l’abri, et un feuillage graphique aux textures inattendues et aux couleurs parfois stupéfiantes. Vert profond, pourpre intense, éclats d’argent, touches de rose : chaque variété propose sa propre gamme, parfois rehaussée de reflets métalliques.

Originaire de Chine, du Japon et d’Amérique du Sud, le bégonia appartient à la famille des Bégoniacées. Son nom vient du botaniste Charles Plumier qui, au XVIIe siècle, a tenu à saluer Michel Bégon, grand intendant de la Marine à Rochefort. Ce clin d’œil historique a fait du bégonia une plante à part, prisée aussi bien par les collectionneurs que par les amateurs cherchant une touche singulière dans leur univers végétal.

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Plus de 2000 espèces et hybrides existent aujourd’hui, de quoi imaginer toutes sortes de décors végétaux. Certains cultivars, à l’image du begonia rex ou du begonia maculata, s’imposent dans des compositions modernes et sophistiquées. Les variétés plus discrètes trouvent leur place dans les recoins ombragés du jardin ou suspendues à mi-hauteur pour un effet aérien.

Voici ce qui fait du bégonia un compagnon précieux pour de nombreux passionnés :

  • Plante ornementale par excellence, le bégonia s’adapte sans difficulté aux pièces lumineuses comme aux jardins ombragés.
  • Ses fleurs comestibles, à la saveur subtilement citronnée, bousculent les habitudes des cuisiniers audacieux.
  • La richesse visuelle de son feuillage pèse souvent dans la décision des jardiniers qui cherchent une plante à la fois décorative et originale.

Quelles variétés choisir selon vos envies et votre espace ?

Le begonia se décline en une infinité de formes et de teintes, à choisir selon la place dont on dispose et le rendu souhaité. En pleine terre, le begonia dragon (Begonia gracilis) fait figure de favori : il encaisse bien les contraintes urbaines, se plaît autant à Paris qu’en bord de Méditerranée, et offre un feuillage généreux accompagné d’une floraison régulière. Pour les balcons ou les terrasses, rien de tel que le begonia tubéreux (Begonia tuberhybrida) et ses grandes corolles éclatantes, ou sa version pendula, parfaite en suspension pour un rideau de fleurs retombantes.

Quelques choix s’imposent selon l’ambiance recherchée :

  • Begonia elatior (B. X hiemalis) : il excelle en culture d’intérieur, tolère la lumière douce et fleurit longtemps, y compris au cœur de l’hiver.
  • Begonia maculata : connu pour ses feuilles ponctuées d’argent et son port élégant, il s’installe volontiers dans les pièces lumineuses.
  • Begonia rex : star des compositions graphiques, on le choisit d’abord pour son feuillage spectaculaire, nervuré et coloré.

En massif ou en jardinière, associez plusieurs begonias semperflorens si vous cherchez une floraison continue et une couverture végétale compacte. Ceux qui misent sur la résilience préféreront les begonias rustiques, capables d’endurer les hivers bretons ou normands jusqu’à,12°C. Les variétés plus frileuses s’épanouissent sous abri lumineux dès les premiers frimas.

À chaque espace, à chaque envie, sa variété de begonia. Du jardin d’inspiration classique à la collection d’intérieur la plus contemporaine, il existe toujours une forme qui s’accorde à votre décor.

Les gestes essentiels pour une culture sans fausse note

Le begonia demande un substrat riche et parfaitement drainé. Préparez un mélange associant terreau de qualité, compost mûr et perlite. Ce combo favorise la respiration des racines et prévient l’excès d’humidité. En intérieur, une soucoupe garnie de billes d’argile permet de maintenir une atmosphère humide, ce que la plante apprécie tout particulièrement.

L’exposition mérite toute votre attention. Installez vos bégonias à la lumière indirecte ou à la mi-ombre : un soleil trop direct brûle les feuilles, tandis qu’un manque de lumière ralentit la floraison. Arrosez dès que la surface du substrat sèche, sans jamais détremper la motte. Les racines ne pardonnent pas l’excès d’eau, qui provoque rapidement la pourriture.

Quelques gestes précis permettent d’accompagner la croissance du bégonia :

  • Apportez un engrais liquide équilibré toutes les deux à quatre semaines, du printemps jusqu’à la fin de l’été.
  • Pratiquez la taille régulière : retirez systématiquement les fleurs fanées et les feuilles abîmées pour encourager de nouvelles pousses.
  • Rempotez tous les un à deux ans, en choisissant un pot légèrement plus large : cela évite à l’eau de stagner et préserve la vigueur du plant.

Pour ceux qui souhaitent multiplier leurs bégonias, le bouturage de tige ou de feuille est une méthode fiable, à effectuer pendant la période de croissance. Elle permet de préserver les variétés les plus originales, du dragon au semperflorens.

fleurs colorées

Protéger et chouchouter ses bégonias face aux petits tracas

Les bégonias s’épanouissent pleinement dans une atmosphère tempérée et stable, mais ils restent exposés à quelques désagréments. Parmi les maladies les plus fréquentes, on retrouve l’oïdium, le botrytis et la pourriture des racines, souvent liés à un excès d’humidité ou à une aération insuffisante. La première parade consiste à réduire l’arrosage, à favoriser la circulation de l’air et à éliminer rapidement tout signe suspect sur le feuillage. Un substrat bien drainant et une surveillance régulière limitent considérablement les risques.

Les ravageurs ne sont pas en reste : pucerons, limaces et escargots, tétranyques rouges, cochenilles, thrips… La vigilance est de mise car ces visiteurs s’attaquent volontiers aux jeunes feuilles. Pour contrer les limaces, rien de plus efficace que la cendre de bois, les pièges à bière ou une barrière de coquilles d’œufs concassées. Ces solutions naturelles protègent les plants sans nuire aux autres habitants du jardin.

Quelques conseils pratiques pour maintenir vos bégonias en pleine forme :

  • Un traitement au savon noir dilué élimine pucerons et cochenilles ; n’hésitez pas à renouveler l’opération en cas de nouvelle attaque.
  • En intérieur, gardez un œil sur l’humidité ambiante : le begonia apprécie un air ni trop sec ni détrempé, sous peine de voir ses racines souffrir.
  • Pour les variétés sensibles au froid, mettez-les à l’abri dès l’arrivée de l’hiver, sous une véranda ou derrière une fenêtre bien exposée.

Un bégonia bien accompagné traverse les aléas sans faiblir. Rex, maculata, dragon : chaque variété, bien surveillée, déploie alors tout son potentiel, entre feuillage spectaculaire et floraison généreuse.